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Le monde de l'IA a changé hier

Une intelligence artificielle dotée de «raisonnement mathématique» est soudainement apparue. Par Xavier Comtesse et Giorgio Pauletto



Une nouvelle capacité de l’intelligence artificielle (IA) dans la famille des grands modèles de langage (LLM) vient d’être lancée sur le marché par OpenAI: OpenAI o1. Elle itère plusieurs fois avant de donner sa réponse et elle analyse sur plusieurs niveaux. Cela donne la perception qu’elle réfléchit.


L’IA va chercher à affiner sa réponse, elle améliore ainsi considérablement ses capacités cognitives en mathématique et en logique. Elle peut donc traiter des problèmes plus complexes, plus profonds. Pour produire du texte, les autres versions de ChatGPT semblent rester meilleures, mais l’étape du raisonnement des machines est une étape clé vers l’autonomie de la réflexion.

Pour comprendre cette avancée, référons-nous aux cinq niveaux d’abstraction des IA proposés par OpenAI.


Le niveau 1, est le conversationnel, les LLM comme ChatGPT et consorts. Ce niveau a déjà permis d’atteindre des prouesses comme la création de texte, de voix, de dessin, de vidéo à partir de prompts. Ils génèrent aussi des résumés instantanés, de la traduction automatique et de l’aide à la programmation, etc. En quelque sorte, tout le monde peut parler et écrire la plupart des langues, sans faire de fautes.


Le niveau 2, celui de la résolution de problème notamment de logique, qui restait encore une vraie difficulté pour les LLM vient de franchir une étape avec OpenAI-o1. On s’attaque donc aux problèmes mathématiques difficiles, voire insolubles. Tout le monde devient mathématicien. Ce prochain niveau de raisonnement va très certainement changer beaucoup de choses notamment dans le monde de la programmation: «coder» devient un savoir à la portée de tous!

L’IA va imaginer du nouveau à partir de l’ancien, elle devient un moteur de créativité, capable de proposer des concepts inédits

Le niveau 3 marque l’entrée des agents autonomes. Ces IA ne se contentent plus de répondre à des demandes, elles prennent des décisions et exécutent des tâches complexes de manière indépendante, parfois sur de longues durées. Imaginez un assistant numérique capable de gérer vos projets, d’optimiser vos plannings et de résoudre des problèmes sans supervision constante. MultiOn a récemment lancé une nouvelle génération d’agents autonomes, les «AgentsQ». Leur atout majeur intégrer les théories de décision des jeux de hasard. Associés aux modèles de langage, ces agents prennent des décisions complexes de façon autonome, révolutionnant l’automatisation intelligente.


Le niveau 4 est celui de l’innovation. L’IA va imaginer du nouveau à partir de l’ancien, elle devient un moteur de créativité, capable de proposer des concepts inédits. C’est un saut important qui présage des changements sociétaux majeurs comme donner des capacités d’innovation à tout un chacun sans distinction d’éducation. Ce niveau pourrait transformer des secteurs entiers en donnant à chacun, indépendamment de son expertise de base, la capacité d’inventer.


Au sommet de la hiérarchie se trouve le niveau 5, celui des organisations. A ce stade, l’IA est capable de gérer toutes les activités d’une organisation complexe, de la prise de décisions stratégiques à la gestion opérationnelle.


Mais face à cette autonomie croissante, quel rôle reste-t-il pour les humains? Pourrons-nous travailler moins? Comment garantir que les décisions critiques restent sous contrôle? N’avons-nous pas déjà vu des technologies promettre de libérer notre temps dans le passé, pour finalement redéfinir ce que signifie «travailler»?


Par Xavier Comtesse et Giorgio Pauletto

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